Le retour,

Mais déjà, pourquoi être partie ?


Besoin de faire un break dans cette vie à 100 à l’heure, où mon planning a toujours été full booké : boulot, sport, week-end de nuits blanches. Je n’avais et ne prenais pas le temps de souffler, l’idée même d’avoir un week-end de libre me mettait mal à l’aise. J’avais envie de renouer avec mes besoins et mes envies « primaires » et de ré apprendre à prendre mon temps. Quoi de mieux que de voyager ? En plus, cela permet de découvrir de nouvelles choses, rencontrer des gens, s’extasier devant des paysages magnifiques. Besoin, simplement, de faire une pause pour mieux repartir.


Nous n’avons pas vu ces 6 mois passer. J’ai déjà peur de ne pas me souvenir de tout tellement c’était intense. ( Bonne idée au final ce blog pour retracer le périple même pour moi :) ) Je savais qu’en partant loin, je reviendrais avec une vision différente des choses. C’est peu dire tellement nous avons vécu de choses, appris sur nous-mêmes et partagé avec la population locale ( et la population de backpackeurs comme nous). J’ai l’impression d’avoir acquis 6 ans d’expérience de vie en 6 mois !


Le fil conducteur du voyage a été le roadtrip suivant l’itinéraire prévu avant de partir. Le fait de se déplacer presque tous les jours m’a obligée à prendre mon temps. Une journée type était : Debout à l’aube, petit dej en observant l’environnement et la faune locale, douche ou lingettes bébé selon les « facilities », rangement du campement (ce qui prenait plus ou moins de temps selon si on était en tente, selon la taille du véhicule qu’on avait à ce moment-là). Tout ça pouvait prendre entre 2 et 3h chaque matin. Puis départ pour prendre la route. Entre 2h et 3h de conduite, des pauses, des pleins d’essence ( plein plein de pleins d’essence …). Selon les jours, on faisait les Lookout sur le chemin et on prévoyait quelques activités et visites. Puis on repérait le prochain spot de camping et ça repartait pour le combo : on s’installe, on prend le temps de se poser, de lire, de faire du yoga, d’observer. On cuisine, on range, on va se coucher en même temps que le soleil. Autant vous dire que ce changement radical de mode de vie n’a pas été intuitif au début pour moi. Mais au bout d’un mois et demi, j’ai pris le rythme ! On avait le temps de faire les choses bien. De dormir assez, de bien manger, de maintenir rangée et propre notre zone de vie, et en plus de visiter l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Mon cerveau et mon corps m’ont remercié, pour une fois je les faisais passer avant le reste !


LE BOULOT : On a travaillé environ 1mois et demi en ferme, ça nous a permis de gagner des sous, de ne pas perdre le gout du travail et de se rendre compte qu’en fait le boulot qu’on avait en France n'était pas si mal. Oui c’est vrai, car se lever avant l’aube et ramasser des framboises en ayant les doigts congelés ou ratisser et soulever des grosses branches toute la journée ce n’était pas le fun tout le temps !


LA FAUNE : Nous avons été émerveillées par les animaux que nous avons vus ici. Et on a eu de la chance, car vivant au contact de la nature, on en a vu un paquet. Et Dieu merci, niveau serpent, araignées, cafards et autres réjouissances on a été à peu près épargnées.


LA VIE A DEUX : Durant 2 mois c’était même à 3 avec Camille :) . Vivre 24h/24, 7j/7 avec quelqu’un, c’est pire que d’être en couple car là on ne se lâche pas d’une semelle ! Dormir dans le même lit pendant presque 6 mois, je précise, un lit de 140 ! J’ai appris à faire des concessions et à communiquer sur tout, on est comme les deux doigts de la main maintenant, encore plus qu’avant. On a eu des hauts et des bas, mais notre binôme a bien fonctionné, l’une motivant l’autre en cas de coup dur.


LES AUSTRALIENS sont très sympa ! Même peut-être un peu trop, je m’explique. Ils vont venir jusqu’à vous expliquer tout dans les moindres détails sans qu’on l’ait demandé : comment fonctionnent les interrupteurs, comment allumer le gaz, ou sont les toilettes ... Parfois c’est bien, parfois c’est agaçant. MAIS on se sent à l’aise ici, les gens sont souriants, avenants, ils ont le contact facile ( tout le contraire d’en France).


On va revenir dans un pays champion du monde ( on dormait pendant le match :)), c’est l’occasion d’un nouveau départ. Je veux faire de mon mieux pour appliquer ce que j’ai appris durant mon voyage à la vie que je vais reprendre en France. Je conseille à tout le monde de partir comme on l’a fait. Rien ne sera plus pareil, j’essayerais d’appliquer le « no worries » australien dans la vie de tous les jours. La vie est courte, j’ai des nouveaux atouts pour faire qu’elle soit belle, alors c’est parti :).


Comme dans les bouquins, j’avais envie de dire MERCI à : ma travelmate en or, Alexe bubu sans qui je serais toujours en train de dire « je vais bientôt partir à l’étranger … », à ma maman qui m’a soutenu dans mes choix, ma grand-mère, mes amis, Camille avec qui nous avons partagé 2 mois, et nos véhicules « nos maisons » durant le voyage : la Nissan Bluebird, la Toyota Corolla, Roxanne le campervan ( on aurait bien voulu la ramener !), le girly 4WD et Norma le spaceship.